"Souviens-toi que tu es poussière…" blues ou boost ? 🤔

A la messe du mercredi des cendres, nous vivons un rite un peu particulier, ça n'arrive que une fois l'an, mais c'est suffisant pour interpeller vivement !

Durant ce rite, On te pose une croix de cendres sur le front et on te balance :

"Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière." (Gn 3, 19)

À première vue, ça peut sembler un peu sombre, non ? "Tu es poussière…" 😅 Franchement, niveau motivation, on a vu mieux, non ? C'est même tout le contraire de ce qu'on entend partout sur les réseaux sociaux de positive attitude; reciter sans cesse des mantras de type "Tu es fort", 'tu vas y arriver", "tu es formidable" ou même de les chuchoter à l'oreille de nos enfants endormis ... Et à vrai dire, c’est chouette d’entendre ça. On ne va pas se mentir, ça motive, ça booste l’estime de soi. Mais à force, on finit parfois par se croire invincible. Comme si nos succès suffisaient à nous définir, comme si on pouvait tout maîtriser, tout réussir, par nos seules forces.

Le problème ? Ce genre de discours, pris à l’excès, peut nous enfermer dans l’orgueil, ou pire, nous laisser complètement démunis quand la vie nous rappelle qu’on n’est pas si puissants que ça.

C’est là que le Mercredi des Cendres remet les pendules à l’heure. "Tu es poussière." Non pas pour te rabaisser, mais pour te dire :"Tu n’es pas défini par tes réussites. Et tu n’es pas détruit par tes échecs. Tu es plus que tes performances. Arrête de courir après la perfection. Respire."

Être poussière, c’est reconnaître que, malgré nos diplômes, nos médailles, nos followers ou nos exploits, on reste fragiles, humains, vulnérables. Et devine quoi ? C’est OK. Parce que c’est précisément là, dans cette humilité, que Dieu peut faire des merveilles.

Un signe fort

Le Mercredi des Cendres marque le début du Carême, une période de 40 jours de prière, de jeûne et de partage qui prépare les chrétiens à la fête de Pâques.

Cette journée a une forte signification spirituelle, axée sur la conversion intérieure, la pénitence et la réflexion :

• Le nom vient du rite d'imposition des cendres sur le front des fidèles, accompagné des paroles : "Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière" ou "Convertissez-vous et croyez à l'Évangile".

• Les cendres rappellent la fragilité de la vie humaine et l'appel à la conversion. En te l'imposant sur ton front, c'est un peu comme si on te disait "T’inquiète, t’as pas besoin de prouver quoi que ce soit. Repose-toi sur l’essentiel."

• Le jeûne et l'abstinence, pratiqués ce jour-là, symbolisent le détachement des biens matériels pour se recentrer sur Dieu.

Un rappel, pas une condamnation

Quand l'Église nous rappelle que nous sommes poussière, ce n’est donc pas pour nous plomber le moral. C’est pour nous ramener à l'essentiel. C’est un peu comme si Dieu nous disait : "Arrête de courir après le superflu. Reprends ton souffle. Reste fidèle à ton cœur." ou encore

"Ne te laisse pas happer par les apparences, le stress ou la course effrénée. Reviens à ton cœur, à ce qui dure vraiment."

La poussière, c’est ce qui reste quand tout le superficiel s’est envolé. C’est un appel à l’humilité, oui, mais surtout à la liberté :

• Liberté vis-à-vis des choses matérielles, parce qu’on sait qu’elles ne sont pas éternelles.

• Liberté vis-à-vis des blessures et des échecs, parce qu’ils ne définissent pas notre valeur.

• Liberté vis-à-vis de nos illusions, pour revenir à ce qui compte vraiment.

  
  

Bref, ce n’est pas un message de fin, mais une invitation à un nouveau départ.

Un symbole de renouveau

Les cendres utilisées ce jour proviennent généralement des rameaux bénis lors du Dimanche des Rameaux de l'année précédente, brûlés puis bénis. Ce qui a fleuri l'an dernier n’est plus… mais il devient engrais pour demain. Et c'est là la magie.

Dans la Bible, les cendres sont souvent associées à la pénitence et à la conversion :

• Job s'assoit sur un tas de cendres pour exprimer sa douleur, mais c’est de là que commence sa restauration (Jb 2, 8).

• Ninive, face à l’appel de Jonas, se couvre de cendres pour marquer son changement de vie (Jon 3, 6).

En fait, recevoir les cendres et s'entendre dire "Tu es poussière..." ce n’est pas un coup de massue, mais une invitation à la liberté. C’est se rappeler qu’on n’a pas besoin de courir après la perfection pour avoir de la valeur.

C’est Dieu qui nous relève, pas nos propres forces. Et c’est bien là la vraie puissance : reconnaître sa faiblesse pour laisser place à la Grâce.

Alors oui, poussière nous le sommes, et entre les mains de Dieu, cette poussière devient terre fertile, prête à accueillir la vie nouvelle.

Oui, poussière nous le sommes, et entre les mains de Dieu, cette poussière devient source de vie. 

Oui, poussière nous le sommes, poussière d’espérance !

Bonne entrée en Carême ! 🌿