"Je suis croyant, mais pas pratiquant" : que révèle vraiment cette phrase ?
- Estelle Fakam
- 28 avr.
- 3 min de lecture
🔎 Un simple constat ou l'écho d'une invitation à raviver ta foi ?
Il arrive que, dans une conversation, se glisse doucement :« Oh, moi, je crois… mais je ne suis pas pratiquant. »Nous l’avons tous entendu, peut-être même l’avons-nous déjà prononcée nous-mêmes, cette phrase dite avec pudeur, parfois avec un peu de gêne, ou au contraire avec un certain détachement, comme un simple constat de ce qui est.
Il y a mille raisons de dire cela :
Peut-être avons-nous été déçus par l’Église ou par certains de ses membres,
peut-être la vie a-t-elle emporté nos élans premiers,
peut-être avons-nous été mal formés dans la foi,
ou tout simplement, le tourbillon du quotidien a-t-il doucement éloigné nos gestes de foi sans éteindre complètement la flamme intérieure.
Mais si, en réalité, cette phrase cachait une invitation secrète, un murmure discret, un clin d’œil tendre de Dieu, une invitation douce à raviver ce lien précieux – un peu comme un feu que l’on souffle doucement pour le rallumer ?

Un attachement discret, mais bien vivant
Dire que nous croyons, même si nous ne pratiquons pas comme nous le souhaiterions, ce n'est pas rien. C'est reconnaître que nous portons en nous une lumière, une racine plantée quelque part dans l'âme. Et cette racine n’est jamais morte. Elle est comme un grain de blé que Dieu a planté, parfois oublié, parfois enseveli sous mille couches de préoccupations... mais encore capable de germer à tout instant. C’est affirmer qu’au fond de notre cœur, il y a une étincelle qui ne demande qu’à grandir. Même si notre pratique est rare, la lumière existe déjà, vacillante mais bien présente. Jésus nous rappelle
« Le Royaume de Dieu est comme un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Mc 4, 26-27
Même si nous ne savons pas comment, même si nous n'avons pas l'impression de faire quelque chose de spécial, la semence de la foi est vivante.
Et si Dieu nous lançait une invitation secrète ?
Et si ce "je suis croyant mais pas pratiquant" était un appel discret de Dieu dans notre vie ? Car au fond, peut-on être croyant sans être pratiquant ? Que signifie « être pratiquant » ? Est-ce seulement cocher des cases, ou est-ce vivre une relation vivante avec Dieu, faite de gestes simples, quotidiens, sincères ? Pourquoi devrions - nous opposer croyance et pratique, alors que l’un est l’élan du cœur et l’autre la respiration naturelle de la foi ?
Imagine un instant que cette phrase soit comme une sonnette d'alarme douce dans le Ciel. Le Bon Dieu l'entend. Il sourit. Et Il glisse dans notre vie une petite invitation discrète, pour nous rappeler la beauté de notre baptême et la joie de nous savoir aimés infiniment.
« Réveille - toi, toi qui dors, relève - toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. » Ép 5, 14
Comment raviver la flamme ?
Il n’est pas question de devenir moine ou moniale du jour au lendemain — (même si, soyons honnêtes, l'Esprit souffle où Il veut… 😉) —Pas besoin de tout révolutionner d’un coup non plus.
Notre Seigneur n'attend pas un planning d’activités spirituelles ultra - chargé ! Il travaille avec ce que nous sommes, là où nous sommes, aujourd'hui. Dans l'Évangile, Jésus ne choisit pas ceux qui savent tout faire parfaitement. Il appelle des pêcheurs, des gens simples, des chercheurs maladroits mais vrais.
Saint Paul le disait avec audace :
« Ce qui est faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. » 1 Co, 27
Si nous nous sentons "pas assez bons", "pas assez pratiquants", "pas assez dignes"... c’est parfait. C’est précisément là que Dieu vient nous rencontrer et nous aimer pleinement.
Il attend seulement un « oui » sincère, même tout petit.
Voici quelques premiers petits pas possibles :
Parler à Dieu simplement, comme à un ami, lui dire ce que nous vivons, ressentons, espérons.
Ouvrir un Évangile, même quelques lignes, et laisser une Parole nous toucher.
Faire un geste concret : pousser la porte d'une église, allumer une bougie, murmurer un Notre Père en conscience.
Oser demander : "Seigneur, apprends - moi à Te connaître vraiment."
Petit à petit, la foi reprend souffle, le cœur se dilate, l’âme se réveille.
Le dernier mot : l’Espérance
Si aujourd'hui, nous ressentons, même faiblement, ce petit frémissement intérieur, ce "et si ?" discret, sachons que ce n'est pas de nous que cela vient.
C’est le Christ lui-même qui frappe à la porte de notre cœur.
« Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Ap 3, 20
Alors…Et si aujourd'hui, ensemble, nous ouvrions la porte juste un peu plus grand ?Pour retrouver, la joie simple d’une relation vivante avec Celui qui nous aime depuis toujours.





Merci pour cet article qui me rappelle que tout n'est pas perdu et que la graine est bien toujours présente et il suffit de l'arroser un tout petit peu quotidiennement pour qu'elle germe.