Quand ceux qui nous blessent deviennent nos bienfaiteurs
- Estelle Fakam
- 19 mai
- 3 min de lecture
« Heureux êtes-vous lorsqu’on vous insulte, qu’on vous persécute et qu’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse… » (Mt 5,11-12)

Soyons honnêtes : se réjouir lorsqu’on est moqué, rejeté, trahi ou mal compris… ce n’est pas exactement notre premier réflexe. À vrai dire, dans ces moments-là, on se sent tout sauf "heureux". On se sent seul. Incompris. Blessé.
Et pourtant, c’est justement là — dans ces lieux de vulnérabilité — que Dieu nous rejoint pour faire de notre blessure un chemin de sainteté.
Quand la blessure devient une grâce
Quand tout va bien, notre foi est paisible, parfois même endormie. Mais quand ça pique, quand la critique tombe, quand l’injustice frappe… alors quelque chose se passe. Quelque chose de profond.
Il m’est arrivé, comme toi peut-être, d’être blessée par des mots. Des silences. Des regards qui jugent. J’ai eu envie de me défendre, de prouver, de fuir parfois. Et ces blessures, je les ai d’abord reçues comme des injustices, parce qu’elles en sont.
Mais avec le temps, et surtout avec beaucoup de prière, j’ai compris que Dieu n’était jamais loin de ces blessures. Au contraire, Il s’en sert. Il m’y attend. En effet, chaque blessure peut devenir un lieu de transformation car Dieu peut tout faire concourir au bien de ceux qui l’aiment (Rm 8,28).
Oui, c’est parfois à travers nos blessures que Dieu nous façonne le plus profondément. Il y creuse l’humilité. Il y taille la patience. Il y fait fleurir la miséricorde. Il nous rend capables d’un amour plus grand, il nous apprends à pardonner même quand c'est difficile , et surtout, ceux qui ne le méritent pas, il nous aide à espérer même quand tout semble fermé.
Un regard à la lumière de la Croix
Il suffit de regarder Jésus. Lui aussi a été rejeté, trahi, humilié. Et sur la Croix, il n’a pas répondu au mal par le mal. Il a aimé. Il a prié pour ses bourreaux.
« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34)
Et moi, qu’est-ce que je fais de ceux qui me blessent ? Est-ce que je les laisse m’empoisonner de rancune, ou est-ce que je choisis de les déposer entre les mains du Père, pour libérer mon cœur ?
Et si… ils m’aidaient sans le savoir ?
Non, la persécution n’est jamais bonne en soi. Mais Dieu, Lui, peut en faire un lieu de croissance. De transformation. De sainteté.
Et c’est ainsi que, mystérieusement, ceux qui nous blessent deviennent les outils d’un travail intérieur. Non pas parce qu’ils ont raison, mais parce que Dieu est capable d’écrire droit avec des lignes tordues.
Alors oui, je peux parfois dire merci pour ce qui m’a fait mal. Non pas pour la souffrance, mais pour ce qu’elle a creusé en moi. Pour l’amour qu’elle m’a appris. Pour la foi qu’elle a fait mûrir.
Une prière en réponse à l’offense
À toi, pèlerin d’espérance : si aujourd’hui tu portes une blessure causée par les autres, ne laisse pas cette blessure t’enfermer dans l’amertume.
Confie-la au Christ. Demande-lui de la transformer. Il sait ce que c’est d’être blessé. Et Il sait, mieux que personne, comment faire jaillir la vie du lieu même de la mort.
Et peut-être, un jour, tu te retourneras sur cette douleur… et tu comprendras qu’elle t’a rapproché de ton Seigneur plus que tu ne l’aurais jamais imaginé.

Et toi, as-tu déjà vécu ce genre de transformation intérieure à travers une blessure ?
Je t’invite à partager ton expérience ou ta prière dans les commentaires. Ton témoignage peut être une lumière pour un autre pèlerin…
À très vite sur Tous pèlerins d’espérance.





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