Témoigner du Christ en 2025 : la mission à portée de chacun
- Estelle Fakam
- 20 juin
- 6 min de lecture

« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19)
Ces derniers mots que Jésus adresse à ses disciples avant de monter au ciel ne sont pas un simple souvenir du passé. Ils sont une parole vivante, brûlante, actuelle. Une invitation pressante. Une mission joyeuse !
Aujourd'hui, la mission n’est pas réservée à quelques-uns. Elle est pour chacun de nous, là où nous sommes, avec ce que nous sommes.
A la pentecôte, le souffle de l’Esprit Saint nous a été redonné, cela nous réconforte sûrement de savoir que notre foi est affirmée, mais s'il nous est donné c'est surtout pour faire de nous des témoins, c'est pour nous envoyer !
Comme aux premiers jours de l’Église, il nous pousse dehors, au cœur du monde, là où des hommes et des femmes attendent une Bonne Nouvelle sans toujours le savoir.
Prêt(e) à te laisser surprendre par l’Esprit ?
Voici quelques façons concrètes de vivre la mission aujourd’hui… Il y a mille et une manières d’annoncer le Christ !
1. Partir loin… rester proche

« Vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8)
Certains répondent à cet appel en quittant tout pour aller annoncer le Christ en terres lointaines, là où son Nom est à peine murmuré. Ils vivent la mission ad gentes, comme saint Paul traversant mers et frontières pour proclamer Jésus.
C’est le cas de Marie, jeune infirmière partie en volontariat au Bénin pour soigner et former au sein d’un dispensaire catholique. Ou de Damien et Clara, jeunes mariés, envoyés comme coopérants au Pérou pour accompagner des communautés chrétiennes isolées. Ou encore de Pascale, Jeune religieuse envoyée comme médecin dans une Léproserie à Douala.
Mais partir, ce n’est pas toujours géographique.
Il est aussi urgent de sortir de soi, de ses habitudes, de son confort… pour rejoindre l’autre; proposer une écoute dans une aumônerie de prison ou prendre le temps de discuter chaque semaine avec une voisine âgée, seule.
Que tu décides de partir loin ou de rester proche, tu traverseras des frontières invisibles, mais bien réelles : l’indifférence, la peur, les jugements… pour aller à la rencontre de l’autre, et témoigner, simplement, de l’amour du Christ.
2. Témoigner au quotidien

« Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15)
Et si la création, c’était… ta cuisine, ton open-space, ou même le fil de discussion WhatsApp des parents d’élèves ? Et si la mission commençait là, dans cet espace familier, parfois routinier, mais où Dieu t’attend ?
C’est le cas par exemple de Claire, professeure des écoles, qui commence sa journée en priant pour chacun de ses élèves, de Matthieu, cadre en entreprise, qui choisit l’honnêteté et la douceur dans un environnement parfois dur, de Céline, maman au foyer, qui vit l’Évangile dans la patience des repas, des lessives, des larmes consolées, de Thomas, qui répond avec paix et foi à une discussion tendue sur les réseaux sociaux ou encore d'Alice jeune gameuse, qui ose dire qu’elle va à la messe quand ses amis organisent un live le dimanche matin.
Dans tous ces gestes simples, la mission prend un visage humain. Pas besoin de grandes paroles : une attitude, une attention, une fidélité dans l’amour suffisent pour que le Christ soit rendu visible.
Témoigner, c'est aussi donner de son temps à sa paroisse en proclamant la Parole de Dieu le dimanche, en préparant les enfants à la première communion, en animant un chant, en accueillant à la porte, ou simplement en disant « oui » pour donner un coup de main à la kermesse ou à l’aumônerie.
Témoigner, c’est vivre en vérité. Vivre en disciple. C’est être ce sel discret qui révèle la saveur cachée des choses. Cette lumière humble qui éclaire sans aveugler (cf. Mt 5, 13-16).
3. Servir : une mission en actes

« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40)
Qu’on parte loin comme Pascale ou qu’on reste proche comme Céline, qu’on témoigne en actes dans son immeuble ou en vérité dans son bureau ou dans sa paroisse ... il y a un dénominateur commun à toute mission authentique : le service offert avec amour.
Servir, c’est ce qui relie tous les autres visages de la mission. C’est le ciment discret mais essentiel qui donne profondeur et fécondité à notre témoignage. Car l’Évangile est une vie donnée. Et la mission commence quand je choisis d’aimer, concrètement, dans mes mains, mes pas, mes gestes quotidiens.
Notre manière de servir devient notre plus beau témoignage quand il est fait avec amour. Concrètement, il peut s'agir de prendre le temps de visiter une personne malade, de cuisiner pour des sans abris, tant d'associations donnent cette occasion de servir simplement.
Ces petits actes tissent, jour après jour, un monde plus fraternel. Ils deviennent des signes visibles de la présence de Dieu, au cœur même de notre humanité blessée.
4. Être missionnaire à l’ère du clic

« Leur voix retentit par toute la terre, leurs paroles jusqu’aux limites du monde » (Ps 18, 5)
Tu passes du temps sur Instagram, TikTok ou YouTube ? Tu écris des mails, des messages, tu commentes des vidéos, tu envoies des emojis en pagaille ?Alors tu es déjà présent(e) dans l’un des plus grands territoires missionnaires de notre époque : le numérique.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus les nouvelles places publiques, les carrefours du monde. C’est là que des millions de personnes cherchent, questionnent, se perdent… et parfois, rencontrent Dieu.
Et si toi aussi, tu y semais un peu d’Évangile ?
Une photo de ton carnet de prière sur Instagram, une parole de foi glissée dans un commentaire ou un post LinkedIn, une courte vidéo de témoignage sur TikTok, un message privé pour encourager un ami en détresse, un thread Twitter qui raconte ton chemin de foi sans chichi ... Pas besoin d’être influenceur ou théologien. Pas besoin de faire des vidéos montées au cordeau ou d’avoir mille abonnés (Ce n'est pas l'objectif). Juste sois vrai. Sois témoin, dans ta manière de t’exprimer, de réagir, de créer.
Parce que oui, on peut être lumière en pixels. Et parce qu’un mot juste, une parole de foi ou une prière partagée peut toucher un cœur à l’autre bout du monde — ou juste à l’autre bout du fil.
5. La prière : le moteur caché de toute mission

« Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Lc 10, 2)
Tu ne peux pas partir ? Tu te sens limité(e) dans tes moyens, dans ta santé, dans ton emploi du temps ? Sois rassuré(e) : la mission commence toujours à genoux, là où ton cœur rejoint le Cœur du Christ.
On oublie parfois que la prière est une forme de mission à part entière. Invisible aux yeux du monde, mais puissante aux yeux de Dieu.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus n’a jamais quitté son carmel, et pourtant elle est patronne des missions.
C’est en offrant ses journées, ses prières, ses petites souffrances unies à Jésus qu’elle a fécondé l’Évangile jusqu’aux confins de la terre.
Et toi aussi, tu peux faire de ta chambre, de ta cuisine, de ton fauteuil une chapelle missionnaire, en priant le chapelet pour les missionnaires ou les catéchumènes, en méditant la Parole de Dieu avec l’intention qu’elle touche d’autres cœurs, en offrant une journée difficile pour les jeunes en recherche de Dieu, en confiant dans le secret de ton cœur les visages croisés sur ton chemin.
La prière n’est pas un plan B de la mission. Elle en est le souffle, la racine, le moteur caché.
Comme me le confiait un jour une paroissienne : « Je ne peux plus servir comme avant, mais je prie chaque jour pour que le Seigneur fasse naître des témoins là où je ne peux aller. »
Et si c’était ça aussi, ta mission ? T’agenouiller pour porter ceux qui se tiennent debout sur le front de l’Évangile.
Je voudrai terminer en rappelant ce beau passage de la première lettre de Saint Paul aux chrétiens de Corinthe :
Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. (1 Co 12, 4-11)
Il atteste d'une part que la mission n’est pas réservée à des super-chrétiens, elle est notre vocation commune, enracinée dans notre baptême, portée par l’amour. Aussi, elle conforte dans l'idée que nous n'avons pas besoin de faire comme les autres, chacun a sa propre manière d’aimer, de servir, de rayonner, par l'Esprit Saint qui lui a été donné. Que ce même Esprit ravive en toi l’audace d’annoncer l’Évangile.
Et toi ? Quelle est ta manière unique d’être missionnaire aujourd’hui ?
Partage-la en commentaire : ton témoignage pourrait inspirer un(e) autre pèlerin(e) à oser, lui aussi, répondre à l’appel.





Merci de nous rappeler qu'il y a mille manières d'être missionaire selon nos dons et notre disponibilité. Superbe article comme toujours.